La coordination de la sous-section du Syndicat des Travailleurs des Travaux publics, du Bâtiment, de l’Hydraulique et assimilés du Ministère des Infrastructures (SYTTPBHA/MI) dénonce la décision du gouvernement d’octroyer des avenants au profit d’entreprises attributaires des travaux du programme d’urgence de réhabilitation et de bitumage de tronçons, de route, et d’ouvrages de franchissement. Au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi 16 novembre 2021, ce syndicat du Ministère des infrastructures dit ne pas comprendre pourquoi ces avenants interviennent à la fin de l’exécution des marchés alors que cela devrait être défini au début.
« Quand on passe un marché et on se rend compte que le montant initial ne suffit pas, on ajoute un montant additif qui ne doit pas dépasser 30% », a expliqué le Secrétaire général du SYTTPBHA/MI, M’Bi Yameogo pour définir les avenants. Et aussi, ce syndicat souligne que « c’est normalement au début de l’exécution du marché que l’on doit dire (a travers une étude) si le montant suffira ou pas ; ce n’est pas à la fin ».
Mais contre toute attente, regrettent M’Bi Yameogo et ses camarades, « le Conseil des ministres en sa séance du 03 novembre 2021, a marqué son accord pour des avenants au profit d’entreprises attributaires des travaux du programme d’urgence de réhabilitation et de bitumage de tronçons, de routes et d’ouvrages de franchissement ».
Précisement, prenant le cas du tronçon Fada-Bogandé, le syndicat a relevé qu’à la date du « 10/09/2021), l’entreprise avait consommé « 92,54% » de son délai d’exécution alors que son taux d’exécution des travaux n’était qu’à « 37,11% ». Ainsi, M. Yameogo dit ne pas comprendre pourquoi, cette même entreprise a bénéficié de « 29,98% » d’avenant par rapport au contrat initial alors qu’elle est retard par rapport à l’exécution du contrat. En accordant un avenant de « 6 279 227 696 F CFA », à cette entreprise qualifiée de « défaillante » par le SYTTPBHA/MI, « c’est carrément une prime à l’impunité », a fustigé M. Yameogo.
Ce dernier va plus loin en dénonçant le fait que ce soit « les mêmes bureaux qui ont fait l’étude, qui ont fait le contrôle qui sont revenus dire qu’il faut des avenants ». Pour cette raison, ont clairement mentionné M’Bi Yameogo et ses camarades : « nous rejetons ces avenants, nous rejetons aussi les marchés qui sont réalisés sans étude préalable ».
A la question de savoir ce qu’en pense leur premier responsable, le ministre Éric Bougouma, M. Yameogo a répondu : « notre ministre a dit qu’il reconnaît qu’il y a eu des erreurs ». Toute chose qui conforte les conférenciers dans leur position, qui affirment qu’ils s’attendaient « plutôt à des sanctions que des avenants » contre les entreprises fautives.
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