Le Burkina Faso commémore la 34e journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues. Cette commémoration a été célébrée ce samedi 26 juin 2021 à Ziniaré, dans la région du plateau central, en présence de la gouverneure de la région, Fatoumata Benon/Yatassaye, du représentant du ministre en charge de l’éducation nationale Lucien Hien, du Secrétaire Permanent du Comité national de Lutte contre la Drogue (SP/CNLD), Dramane Franck Elvis Compaoré, et bien d’autres autorités locales.
C’est autour du thème : « Drogue en milieu scolaire : quelles stratégies pour une meilleure prévention au Burkina Faso ?» que se tient la 34e journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues. Le choix de ce thème a été fait du constat que la vente et la consommation de drogue en milieu scolaire est aujourd’hui plus qu’une réalité au Burkina Faso. En effet, selon une étude menée en 2019 par le CNLD, le taux de prévalence de la consommation de drogues en milieu scolaire est de 6,11% alors que ce taux était de 1,9% en 2011 à Ouagadougou.
« Nous avons vu des enfants du CE1qui ont l’expérience de la consommation de la drogue. Il n’y a pas une seule génération qui échappe au phénomène de consommation de la drogue. », a confié Dramane Franck Elvis Compaoré, SP/CNLD. Ainsi, pense-t-il que même si le terrorisme est aujourd’hui la pire menace qui pèse sur le Burkina, il ne faut perdre de vue les autres fléaux qui minent la société tels que la drogue et ses crimes corollaires. Le SP/CNLD a profité de cette commémoration pour « alerter les parents, le monde éducatif, la société civile ainsi que les institutions publiques sur l’invasion des établissements scolaires par la drogue ». A l’entendre, plusieurs élèves en possession de drogues ont été interpellés dans la capitale burkinabè et dans d’autres localité du pays, au cours de ces dernières années.
« C’est une occasion pour moi d’en appeler à la responsabilité individuelle et collective de tous les acteurs. Mon appel s’adresse plus particulièrement aux parents pour une plus grande prise de conscience sur leur devoir de survie et d’encadrement quotidien de leurs enfants face au danger de la drogue », a lancé M. Compaoré.
« Ces dernières années, nous avons assisté à des comportements déviants dans la franche jeune de notre population surtout dans les milieux scolaires et estudiantins. Le thème de cette année est invocateur et interpellateur quant à la responsabilité de tous et chacun. Cette lutte est holistique et interpelle chacun à un titre individuel et collectif : le rôle de la société, des autorités, des parents, de la presse et de tous les acteurs qui sont véritablement des clés de voûte de cette lutte », a soutenu, pour sa part, Fatoumata Benon/Yatassaye.
Manque de stratégie de lutte contre la drogue
En effet, le SP/CNLD a déploré le manque, jusqu’à ce jour, d’une stratégie nationale de lutte contre la drogue. Néanmoins, s’est-il réjoui du démarrage des travaux d’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu universitaire lancés par le ministère en charge de l’enseignement supérieur qui permettra, confit-il, « de sensibiliser un plus grand nombre de jeunes aux méfaits des drogues ». La gouverneure Fatoumata Benon/Yatassaye a, quant à elle, souhaité l’écriture d’une stratégie nationale de lutte contre la drogue.
Dans cette lutte, confie M. Compaoré, il y a « des motifs de satisfaction ». Selon le bilan qu’il a dressé, dans le domaine de la prévention, plus d’un million de personnes ont été sensibilisées par le SP/CNLD dont des élèves au cours de l’année scolaire 2019-2020. Dans le domaine de la réduction de l’offre, les structures opérationnelles de la lutte ont interpellé plus de 420 personnes pour faits de drogue et effectué au cours de l’année 2020 des saisies de 294,463 tonnes, à savoir 4,830 tonnes de cannabis, 289,346 tonnes de médicaments prohibés, 8,45 kilogrammes de méthamphétamine et 279 kilogrammes d’amphétamine.
Aussi, dans le domaine de la prise en charge sanitaire, le SP/CNLD a indiqué que le service de psychiatre du CHU Yalgado Ouédraogo a pris en charge 491 usagers de drogue au cours de l’année 2020.
A l’issue de la conférence de presse, les autorités présentes à la cérémonie de commémoration de la 34e journée de lutte contre la drogue ont procédé à l’incinération de 13, 866 tonnes de drogues saisies par les différents services opérationnels. Il s’agit entre autres de 6,178 tonnes de cannabis et 7,688 tonnes de médicaments prohibés. Cette incinération, affirme la gouverneure du plateau central, est « un acte fort dans le cadre de la lutte contre la drogue menée par le gouvernement du Burkina Faso ».
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