Le ministère des ressources animales et halieutiques (MRAH) a tenu ce vendredi 7 mai 2021, la première session ordinaire de son Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) au titre l’année 2021. Ce CASEM permettra aux acteurs de ce département ministériel d’examiner et d’adopter le rapport bilan de la mise en œuvre des activités de l’année 2020, et de décliner les perspectives pour cette année en cours.
C’est sous le thème : « Zones pastorales du Burkina : quelle stratégie de sécurisation et de mise en valeur durable ? » que ce tient ce CASEM. « C’est un thème d’actualité et un défi majeur pour notre département, à savoir la sécurisation des zones pastorales et la gestion durable de ces zones », a dit le Ministre en charge des ressources animales, Tegwendé Modeste Yerbanga. Il confie à cet effet que de nos jours, les zones pastorales qui avaient été délimitées par l’Etat depuis plus d’une trentaine d’années, sont en train d’être recolonisées par les agriculteurs, par l’orpaillage et les sites miniers.
Il est donc de la responsabilité du département en charge des ressources animales, pense-t-il, de travailler à sécuriser ces zones de sorte à avoir des espaces de production pour le cheptel, pour le pâturage, quitte à assurer une productivité importante pour le cheptel burkinabè.

Ce CASEM devra permettre d’élucider les acteurs des productions animales et halieutiques que son département est sur le processus de sécurisation notamment d’immatriculation des zones pastorales au compte du Domaine Foncier National (DFN). « A cet effet, nous devrions connaître les principaux acteurs (Etat, Collectivités territoriales, Communautés, Organisations d’éleveurs, Partenaires Techniques et Financiers, Opérateurs privés) et leurs rôles dans le processus de sécurisation des zones pastorales, approfondir la réflexion sur l’état actuel des zones pastorales et leur devenir afin que le sous-secteur puisse jouer pleinement son rôle dans le développement socio-économique du Burkina Faso », explique le ministre.
Bilan 2020 satisfaisant…
L’année 2020 n’a pas été du tout reluisant pour le département des ressources animales, à l’instar de tous les autres départements ministériels frappés par la double crise sanitaire et sécuritaire, à en croire le ministre, qui a indiqué pour sa part que la double crise sécuritaire et sanitaire qui frappe le Burkina Faso a impacté la mise en œuvre des activités de son département. Malgré ces entraves, son département a pu mettre en œuvre un certain nombre d’activités à hauteur de 70% sur le plan de l’exécution financière et 71% sur le plan de l’exécution physique. Déjà, pour le ministre, le bilan 2020 est satisfaisant, d’autant plus que « tous les domaines d’activités ont été touchés ».
Pour ce qui est de 2021, a-t-il reconnu, « les défis sont énormes ». Il sera question, à l’en croire, de la mise en œuvre du Référentiel national de développement actuellement en cours d’élaboration et du programme présidentiel. Il est attendu des participants des propositions d’accompagnement du ministère pour l’immatriculation des espaces pastoraux et de classement des pistes à bétail mais aussi des propositions d’outils efficaces de gestion des zones pastorales et des recommandations pour une dynamisation des zones pastorales.
Transformation du bétail…

L’industrialisation dans le domaine des ressources animales est aujourd’hui une réalité, selon les explications du chef de ce département. En effet, l’ancien ministre Sommanogo Koutou avait pour ambition de travailler à la transformation du bétail du Burkina Faso pour réduire l’exportation du bétail brut en multipliant l’exportation de la viande et des produits dérivés de la peau des animaux. Ce dossier est suivi par l’actuel ministre Yerbanga qui affirme, dans ce sens, que l’abattoir de Kaya est fin prêt pour être mis en gestion dans les prochains mois ; il y a également l’abattoir de Ouahigouya actuellement en construction dont la fin des travaux est attendue d’ici à fin juin 2021.
« Nous avons conduit deux études de faisabilité pour l’implantation de deux autres abattoirs appelés complexes d’abattoirs frigorifiques intégrés. Ces complexes d’abattoirs devraient voir le jour à Fada et à Bobo-Dioulasso. Au-delà de la construction des abattoirs, nous avons estimé qu’il faut innover, c’est-à-dire organiser en amont les producteurs pour la production du cheptel, également transformer cette viande au niveau des abattoirs et organiser l’aval pour pouvoir exporter la viande », a souligné le ministre Yerbanga qui reconnait qu’en transformant le bétail, « nous créons de la valeur ajoutée, nous créons de l’emploi ».
Il a appelé les participants à faire des propositions concrètes qui pourront contribuer à la mise en œuvre efficace du programme d’activités de son département, pour l’année 2021.
Minute.bf