lundi 20 octobre 2025
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OSC: « Notre ambition n’est ni la conquête ni l’exercice du pouvoir » (Pr Augustin Loada)

Le discours du Pr Augustin Loada, lors du lancement officiel du Mouvement Tengembilum Tamassira (MTT), est structuré en trois points essentiels : l’insurrection populaire, les aspirations du peuple insurgé et la concrétisation de ces aspirations.

L’ancien ministre de la Transition n’a pas encore digéré la séquestration des membres du gouvernement d’alors pendant les premières heures du putsch fomenté par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Le lancement du mouvement MTT se tient en plein procès du putsch avorté.

« Je voudrais rendre grâce à Dieu de m’avoir gardé sain et sauf alors que j’étais séquestré pendant trois jours avec le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, par les hommes du RSP qui, à l’extérieur, faisaient régner la terreur », s’est rappelé le Professeur d’université en arguant que l’insurrection ne pourrait en aucun cas être considérée comme une erreur.

« La seule rupture à laquelle nous avons eu droit jusqu’ici, c’est la rupture avec Taïwan »

Il a reconnu que la Transition n’a pas été en mesure de répondre à toutes les attentes du peuple burkinabè. « Mais, soyons honnêtes. Tout n’était pas parfait. Mais dire que rien de positif n’a été entrepris sous la Transition, c’est insulter l’histoire », a-t-il déclaré, tout en estimant que la feuille de route de la Transition a été bel et bien respectée.

La Transition n’ayant pas pu révolutionner la gouvernance au Burkina en une année, poursuit-il, il appartenait au nouveau régime de réussir là où la Transition a ou aurait échoué. Mais que nenni ! « Logiquement, les Burkinabè sont en droit d’attendre mieux », a dit l’enseignant-chercheur. Augustin Loada n’a pas l’impression que la rupture promise est au rendez-vous.

« Quand je lis la presse, je constate que la mal-cause, l’arrogance, la patrimonialisation de l’Etat, le nomadisme des hommes politiques sont toujours à l’ordre du jour, mais aussi, du côté des citoyens, l’indiscipline, l’indocilité, la défiance, l’incivisme, le « je m’enfoutisme » envers l’Etat et les autorités. La seule rupture à laquelle nous avons eu droit jusqu’ici, et nous nous en félicitons, c’est la rupture avec Taïwan », s’est-il expliqué.

Les défis auxquels le pays fait face sont immenses. A écouter l’ancien ministre, c’est pour cela justement qu’un groupe de citoyens a décidé de créer le 4 février 2018 et de lancer ce 19 juillet le Mouvement Tengembilum Tamassira (MTT) qui signifie le chemin de la citoyenneté. Le MTT se veut un mouvement citoyen de promotion, de défense, de formation et d’éducation civique sur les questions relatives à la citoyenneté.

Une pétition lancée en faveur des victimes civiles et militaires…

« La vision du MTT est de contribuer à l’émergence de citoyens responsables agissant collectivement pour construire l’Etat-Nation. Le MTT entend nouer des partenariats gagnant-gagnant avec l’ensemble des acteurs et institutions œuvrant dans le domaine de la promotion de la citoyenneté et de la bonne gouvernance démocratique », a indiqué le Délégué général du mouvement.

Le Délégué général adjoint du MTT est Fousséni Ouédraogo, par ailleurs Président du Mouvement burkinabè pour le développement et le civisme (MBDC), et également Directeur exécutif de la Fondation Zida pour le Burkindi. Y a-t-il un parti politique derrière le MTT ? S’agit-il d’une rampe de lancement d’une candidature aux élections de 2020 ? Le Pr Loada répond par la négative : « Sans hésitation, je réponds non, tranquillos. Notre ambition n’est ni la conquête ni l’exercice du pouvoir, par conséquent le MTT reste et restera dans son rôle d’éveil de conscience politique et de promoteur de culture de la citoyenneté ».

Pour son fonctionnement, le nouveau-né des OSC compte sur ses propres fonds, les dons, des partenariats et les carnets d’adresses de ses pères fondateurs. L’adhésion au mouvement reste libre, selon ses responsables. Par ailleurs, une pétition populaire a été lancée en faveur des personnes qui ont exposé, voire sacrifié leurs vies, pour garantir la liberté des autres. Elle vient en appui d’une proposition de loi visant la création d’un mécanisme incluant un fonds de solidarité avec les victimes civiles et militaires notamment des attaques terroristes. 15.000 signatures sont attendues.

 

Burkina 24

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