Inondés le 19 avril dernier les déplacés internes de Lioudougou ont été relogés à Loulouka lors d’une cérémonie de remise officielle des clés le 5 mai par le gouverneur de la région du Centre-Nord en présence des autorités provinciales et des donateurs. Plus de deux mois après leur installation une équipe de minute.bf s’est rendue sur le site pour s’enquérir de leurs nouvelles.
Appelé « site Loulouka 5 » ou « site Wendkouni » ce sont 80 abris de fortune préfabriqués donnés par le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) qui accueillent 652 déplacés. Selon le premier responsable du site, ils se réjouissent de l’accueil que les autorités locales et administratives leur ont accordé. A l’en croire, chaque abris contenait un kit à leur arrivée. « Dans chaque maison il y a un kit solaire muni de chargeurs de téléphone, des rideaux, 5 nattes plastiques, 3 couvertures, 2 seaux, des ustensiles de cuisine et de la nourriture », a laissé entendre Adama Niampa.
Puis, il ajoute que des latrines et du matériel de lavage des mains sont disponibilisés un peu partout dans le site. Aussi a-t-il relevé qu’ils reçoivent des séances de sensibilisation sur l’hygiène et des soins gratuits. Cependant l’arbre ne doit pas cacher la forêt ajoute t-il en relevant quelques difficultés auxquelles les déplacés internes font face.
« Le problème d’eau est crucial dans ce site même si nous avons une promesse de forage qui n’a pas été encore réalisé. Certes, des efforts sont faits mais le problème de vivres demeure car beaucoup de pensionnaires du site ne bénéficient pas des distributions », a confié le chef du site.
Autre fait majeur sur lequel le service de l’action humanitaire au Bam doit se pencher selon lui, c’est que certains déplacés profitent de leur implication dans la distribution des vivres pour pénaliser les autres. « Je n’accuse pas le personnel du service de l’action sociale. Il ne sont pas impliqués dans ce deal. Cependant il va falloir qu’ils soient regardants sur le comportement des déplacés chargés d’organiser les autres lors des distributions. Ils se permettent de trier ou de favoriser les membres de leurs familles, amis ou site, slon le besoin du jour », a t-il révélé.
Si ces difficultés sont relevées par Adama Niampa au nom des pensionnaires du site, les femmes ont, quant à elles, des problèmes spécifiques. En effet, les femmes vivant dans ce site éprouvent des difficultés pour avoir les condiments et autres éléments nécessaires pour la cuisine. « À la pompe, l’eau est payante. Au puits on nous gronde parce que les cordes noires que nous avons à notre disposition déteingnent et salissent l’eau. Si nous partons chez les maraîchers pour chercher les feuilles pour la cuisine, on nous rejette souvent. N’en parlons pas du bois qui est une denrée rare alors que nous sommes dépourvues d’argent », a regretté Zalissa Kané.
Pour ce faire, leur regard est tourné vers le service de la femme et de la famille avec leurs partenaires et toutes les bonnes volontés. Alors elles souhaitent que des initiatives allant dans le sens de permettre leur autonomisation soient faites à leur égard. C’est pourquoi, certaines femmes sollicitent l’octroi des micro crédits pour leur décollage économique.
Jacques SAWADOGO, correspondant