Dans le but de parer aux éventuelles manques de sang pour les victimes des accidents de la circulation durant les fêtes de fin d’année, l’Association « Zéro goutte de sang sur la route » a organisé, ce dimanche 21 décembre 2025 à Ouagadougou, une opération de don de sang. Cette activité, menée en collaboration avec l’Office national de la sécurité routière (ONASER), s’inscrit dans le cadre du démarrage de la campagne de sensibilisation de ladite association pour clôturer l’année 2025.
Chaque année, les fêtes de Noël et de la Saint-Sylvestre sont marquées par des accidents de la circulation. Face à cette situation préoccupante, l’Association « Zéro goutte de sang sur la route » et l’ONASER appellent à la vigilance et à la responsabilité des usagers de la route.

Pour venir en aide aux éventuelles victimes, les deux structures ont initié une collecte de sang afin de constituer un stock conséquent de produits sanguins et ainsi sauver des vies.
Selon le président de l’Association « Zéro goutte de sang sur la route », Moumouni Koudougou, l’objectif principal est de collecter du sang au profit des victimes des accidents de la circulation, notamment ceux susceptibles de survenir pendant les fêtes de fin d’année. « Décembre est une période où l’on enregistre un nombre très élevé d’accidents de la route. C’est dans cette optique que nous avons initié cette collecte afin de constituer un stock suffisant de poches de sang, pour que les victimes arrivant aux urgences ne soient pas confrontées à un manque de sang », a-t-il expliqué.
Il a fait remarquer que lors des accidents de la route, la première conséquence est souvent une hémorragie grave. « Lorsqu’une victime arrive aux urgences en état de saignement et qu’il n’y a pas de sang disponible, le risque de décès est très élevé. Cela contribue malheureusement à alourdir le nombre de morts sur nos routes », a-t-il déploré.
Au-delà du don de sang, cette initiative vise également à lancer la campagne de sensibilisation de l’Association « Zéro goutte de sang sur la route ». « Nous allons faire une campagne digitale à travers des affiches de sensibilisation que chacun pourra partager sur Facebook, WhatsApp et autres réseaux sociaux. À partir de demain, des séances de sensibilisation et des actions de régulation de la circulation seront également menées jusqu’au 1er janvier 2026 », a précisé M. Koudougou, invitant les Burkinabè à poser ce geste salvateur.

Donneur régulier de sang, Oumarou Ouédraogo a trouvé en cette collecte un acte de solidarité. « C’est la quatrième fois que je donne mon sang. J’invite mes frères et sœurs à faire ce pas pour sauver des vies. Si vous avez un parent malade ou une femme enceinte qui manque de sang, ce geste peut faire toute la différence », a-t-il confié.
Pour sa part, Dre Estelle Ouattara, médecin généraliste au Centre national de transfusion sanguine (CNTS), précisément au Centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou, a salué l’initiative de l’Association « Zéro goutte de sang sur la route ».
Selon elle, l’action est louable et très appréciable, car elle contribue à renforcer les stocks de produits sanguins vitaux. « Cette initiative nous permet de ravitailler nos réserves et de secourir les personnes qui ont besoin de transfusion sanguine », a-t-elle souligné, tout en félicitant les organisateurs pour leur engagement.
Sur l’état des besoins, la Dre a indiqué qu’ils sont réels et permanents. « Il existe un manque criant de produits sanguins vitaux, notamment en raison de maladies comme l’anémie, le paludisme et la dengue, dont les patients ont souvent besoin de transfusions », a-t-elle indiqué.
Dre Ouattara a également attiré l’attention sur la situation des forces de défense et de sécurité, engagées sur le front, qui peuvent se retrouver « gravement blessées » et nécessiter des transfusions urgentes. Elle a aussi évoqué le cas des femmes enceintes, en particulier celles victimes d’hémorragies du post-partum, pour qui le sang constitue souvent une question de survie.

Face à cette situation, Dre Estelle Ouattara a lancé un appel citoyen. « Tout Burkinabè doit faire du don de sang un acte régulier. Nous sommes tous exposés et chacun peut, un jour, en avoir besoin. Le don de sang doit être perçu comme un devoir civique et un cri du cœur face à l’urgence sanitaire », a-t-elle insisté.
À noter que l’opération a enregistré 115 personnes inscrites, ce qui permettra d’espérer la collecte d’au moins 100 poches de sang, a conclu, M Koudougou.
Jean-François SOMÉ
Minute.bf






