Les anciens diplômés burkinabè de Cuba et le Centre Thomas Sankara ont apporté, le mardi 28 octobre 2025 à Ouagadougou, leur soutien au Cuba qui fait face depuis plus de 6 décennies au blocus commercial américain. Cette action citoyenne de solidarité internationale, vise à montrer leur attachement aux liens historiques tissés entre les 2 peuples par les présidents Thomas Sankara et Fidèle Castro.
Depuis le 3 février 1962, le Cuba est sous blocus commercial. Ce jour-là, le président américain d’alors, John Kennedy, avait signé l’ordonnance exécutive instaurant un embargo total sur le commerce entre les deux pays. Plus de 6 décennies après, le blocus n’est toujours pas levé. Face à cette situation, les anciens étudiants burkinabè diplômés des universités cubaines et le Centre Thomas Sankara ont réaffirmé publiquement leur soutien au peuple « résilient et endurant » cubain et à son Gouvernement.

Selon le président des étudiants burkinabè diplômés de Cuba, le blocus n’est pas une abstraction. Mais une politique cruelle qui « provoque des souffrances réelles, affectant des secteurs essentiels comme la santé, l’énergie et l’alimentation ». C’est une mesure injuste, qui, de son avis, a pour but de « punir un peuple digne pour avoir choisi son propre chemin ». Pour M. Lompo et ses camarades, le Cuba n’est une menace pour personne. « C’est un pays de paix, de culture et de solidarité, qui a ouvert ses écoles et ses hôpitaux à des milliers de jeunes du monde entier parmi eux, nous, les Burkinabé formés dans ses universités », a-t-il relevé. Et de réaffirmer : « nous, les étudiants burkinabè diplômés de la République de Cuba, élevons aujourd’hui notre voix pour exprimer notre solidarité indéfectible avec le peuple cubain, victime du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis depuis plus de six décennies ».
Au cours de la conférence de presse, Bruno Rodriguez Parrilla, ministre cubain des affaires étrangères, a fustigé « les manœuvres » des États-Unis tentant à « saboter » les votes aux Nation unies en faveur de la levée du blocus contre le Cuba. Aussi, François Lompo a justifié ce soutien par les liens forts établis entre les présidents Thomas Sankara et Che Guevara. « Nous rappelons l’amitié fraternelle de ces 2 leaders visionnaires unis par la même aspiration celle de peuples libres, souverains et solidaires. (…). Nous réaffirmons notre engagement aux côtés de Cuba, de sa Révolution et de son peuple héroïque. Nous disons haut et fort Non au blocus », a-t-il insisté.

Pour le Centre Thomas Sankara, le blocus imposé au Cuba viole la souveraineté des nations, révélant l’isolement et le discrédit « moral du gouvernement nord-américain ». D’après sa présidente, Inemesit Richardson, le blocus constitue le principal obstacle au développement de Cuba, limitant son accès aux nécessités vitales. « Il s’agit d’une politique inhumaine, génocidaire et extraterritoriale, rejetée par une écrasante majorité de la communauté internationale, et condamnée comme une violation flagrante du droit international et des droits humains », a-t-elle décrié, ajoutant : « nous rejetons catégoriquement l’inclusion calomnieuse de Cuba sur la liste des États soutenant le terrorisme ».
S’appuyant sur l’histoire, Inemesit Richardson, a rappelé la contribution du Cuba dans les luttes de libération en Afrique. « Les États-Unis ont qualifié nos héros africains de terroristes et ont puni le Cuba pour les avoir soutenus. Le Cuba a envoyé environ 380 000 soldats courageux en Angola, dont des milliers ont versé leur sang, devenant des martyrs pour la cause de la libération du colonialisme et de l’impérialisme. En fait, c’est la solidarité du Cuba avec l’Angola qui a mis à genoux le régime d’apartheid en Afrique du Sud », a-t-elle signifié.
Ainsi, pour Mme Richardson les Africains, lorsqu’ils entendent parler du classement du Cuba comme État soutenant le terrorisme, doivent se sentir offensés. Le Centre Thomas Sankara exige, a-t-elle martelé, que les États-Unis la lèvent immédiatement le blocus économique, commercial et financier contre Cuba, et qu’ils le retirent de la liste des États soutenant le terrorisme. Pour cela, elle dit faire confiance à « la communauté internationale qui votera à l’ONU pour la vérité, pour la justice et contre le blocus ».

Dans sa déclaration empreinte de gratitude et de fraternité, l’ambassadrice de Cuba au Burkina Faso, Ana Mariana Ruiz Echarry, a remercié les Anciens Diplômés Burkinabè à Cuba, le Centre Thomas Sankara, le Mémorial Thomas Sankara, le Club d’Espagnol de l’Université Joseph Ki-Zerbo, ainsi que toutes les organisations et amis du Burkina Faso pour leur soutien constant au Cuba face au blocus imposé par les États-Unis. Elle a également salué la position du gouvernement burkinabè, exprimée notamment par le Premier ministre lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Vive l’amitié entre Cuba et le Burkina Faso ! Vive Fidel ! Vive Sankara ! À bas le blocus contre Cuba », a-t-elle terminé.
Pour information, le vote à l’ONU pour la levée du blocus économique contre Cuba est prévu ce mercredi 29 octobre 2025.
Jean-François SOMÉ
Minute.bf


