jeudi 25 septembre 2025
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SAMAO 2025 : Ministres et experts africains réfléchissent à l’après-mine pour les générations futures

La 7e édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) s’est ouverte ce lundi 25 septembre 2025 à Ouagadougou avec un panel de haut niveau qui a réuni les ministres chargés des Mines, Yacouba Zabré Gouba du Burkina Faso, Amadou Keïta du Mali, ainsi que Roger Baro, ministre burkinabè de l’Environnement. Les échanges ont porté sur le thème : « Les défis de la réhabilitation et de la fermeture des mines en Afrique : quelle nouvelle vie pour les communautés locales ? ».

L’or et les autres minerais font la fierté des économies africaines. Mais la reconversion des populations locales après l’activité minière demeure un grand défi pour les dirigeants. Dans ce sens, la 7e édition de la SAMAO pose le débat pour l’avenir du secteur et le bien des populations.

Réhabilitation progressive, l’exemple burkinabè

Selon le ministre burkinabè des Mines, Yacouba Zabré Gouba, le thème présente un enjeu environnemental, social et économique majeur pour l’Afrique de l’Ouest et particulièrement pour le Burkina Faso. Pour lui, il est essentiel d’intégrer la réflexion sur « l’après-mine » dès le lancement des projets, afin de préserver le cadre de vie des communautés et d’assurer leur reconversion.

Yacouba Zabré Gouba, Ministre burkinabè des Mines

« C’est important parce qu’il y a des défis que nous devrons relever, afin d’avoir un secteur minier qui profite davantage aux Burkinabè pendant la phase d’exploitation. Mais nous devons également garder un cadre de vie qui permette la reconversion des travailleurs et de l’ensemble de la communauté locale », a-t-il déclaré.

Le ministre a insisté sur la nécessité d’échanges d’expériences entre pays voisins, notamment avec le Mali, confrontés aux mêmes défis. Il a rappelé que la réhabilitation doit se faire progressivement durant l’activité minière, comme le prévoit désormais le code minier de 2024 et ses textes d’application. « Nous pensons qu’il n’est pas judicieux d’attendre la fin de l’exploitation d’une mine pour penser à la réhabilitation. C’est pourquoi le code minier du Burkina Faso permet aujourd’hui d’aller vers une réhabilitation progressive », a-t-il précisé.

Une vue des officiels

À titre d’illustration, il a cité l’exemple de la mine de Wahgnion reconvertie en site de pisciculture. « Elle est devenue aujourd’hui une mine exploitée par une structure publique, qui a redéployé le personnel vers la pisciculture. L’empoissonnement a été fait et les prélèvements attestent du succès de cette expérience », a-t-il ajouté.

Le Mali face aux défis de fermeture et de réhabilitation des mines

Pour sa part, le ministre malien des Mines, Pr. Amadou Keïta, a déclaré que son pays ne dispose pas encore « d’une expérience aboutie en matière de fermeture et de réhabilitation des sites miniers ». Cependant, il a souligné que les cas de « Siama et de Morila », deux mines maliennes marquées par des difficultés environnementales et sociales, ont toutefois servi de leçons. Elles ont conduit, dit-il, à l’adoption d’un nouveau code minier en 2023.

Pr Amadou Keita, Ministre malien des mines

« Ce cadre impose désormais la création de comptes séquestres pour financer la réhabilitation, la mise en place d’un fonds spécifique pour les sites artisanaux, ainsi que l’implication des communautés locales dans les décisions liées à la fermeture » a fait savoir le ministre Keïta. Aussi, il a fait savoir qu’au Mali, une brigade spéciale des mines, composée de forces de sécurité et de techniciens, est également prévue pour veiller au « respect des normes environnementales et minières ».

Le ministre malien a conclu en soulignant que le succès de l’après-mine repose sur une combinaison entre financements sécurisés, réformes institutionnelles et implication effective des communautés locales.

Une vue des participants

Enfin, le ministre de l’Environnement, Roger Baro a indiqué qu’il est nécessaire dans le cadre de la réhabilitation des sites miniers de surpasser « l’égoïsme institutionnel ». Pour lui, les miniers et les environnementalistes doivent travailler en tendam afin de relever les défis. Le ministre Baro a également proposé le renforcement des capacités opérationnelles des techniciens.

Jean-François SOME

Minute.bf

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