Au cours des débats du procès pour détournement de fonds, le prévenu Amidou Tiégnan a affirmé ce mardi 10 decembre 2024, que des ministres, secrétaires généraux (SG) et directeurs de cabinet (DIRCAB) percevaient des indemnités pour des missions auxquelles ils n’avaient jamais participé.
Selon les déclarations d’Amidou Tiégnan, des ministres et hauts responsables du ministère de l’Action humanitaire percevaient régulièrement de l’argent lié à des missions, bien qu’ils n’y participaient pas. Ces montants leur étaient remis directement ou par l’intermédiaire Des directeurs des affaires financières (DAF).
« Est-ce qu’il vous est arrivé de transmettre de l’argent, si oui à quel ministre précisément? », c’est la question que lui a posé son avocate. « Oui je l’ai fait, sous Laurence. Sous Nandy (Somé/Diallo) aussi je l’ai fait parce que sa première mission, c’est moi qui l’ai payé », a affirmé Tiégnan devant la barre. Toutefois, il a précisé que, dans la plupart des cas, ce sont les DAF qui prenaient en charge la remise des fonds. Ces gestes, selon lui, visaient à maintenir de bonnes relations avec les supérieurs hiérarchiques et à « se faire valoir ».
L’avocate de la défense a interrogé son client sur la régularité de ces transactions. « Les ministres émargeaient-elles pour recevoir de l’argent de missions auxquelles elles reconnaissaient n’avoir pas pris part? « , a-t-elle demandé. À cette question, Amidou Tiégnan a répondu sans détour : « Oui, elles émargeaient. »
Soulignons que le prévenu a déjà cité les noms de trois ministres sous lesquels les pratiques de détournement avaient cours. Il s’agit notamment de Laure Zongo, Laurence Marshall Ilboudo et Nandy Somé Diallo.
Les débats se poursuivent avec le prévenu Bayoulou Philippe à la barre…
Minute.bf